Pierre IZAR, technicien de qualité cher Airbus avait pris des vacances avec sa compagne.
Direction : la Corse.
Depuis, la Corse est loin.
Depuis, il se débat dans les problèmes.
Il a chiffré : 700 000 F (100 000 € NDA) de réparations sur sa baraque cotée 800 000 F (120 000 €), on lui demande des devis d’artisans de toutes façons injoignables.
Il est parti, il est passé du T6 au T3, mais qu’importe, il ne reviendra jamais y vivre.
Les poutres de la charpente, pour la plupart, ont bougé et s’il n’y avait que ça…
Il ne sait plus trop quoi faire de la maison familiale.
A part se souvenir.
Du temps de sa grand-mère, il n’y avait que dalle autour : des champs, la campagne et …si!…
AZF, ou plutôt l’ONIA, à même pas un km.
On parlait déjà de menace.
En rentrant de Corse, Pierre a pu constater que des morceaux de cette menace s’étaient dangereusement rapprochés : des bouts de métal trouvés jusque dans son jardin.
Êtres sinistrés, c’est du plein temps. Un vrai sac de nœud ces papiers.
Elle n’a pas hésité pour faire signer des pétitions. Martine veut y mettre son petit grain de sel, elle veut qu’on tire des leçons de tout ça.
Et que ça n’arrive plus jamais.
Dans l’immeuble d’en face, des panneaux de bois ont remplacé les vitres.
Chez elle, des bâches de plastiques, collées avec du scotch.
Du fil à linge aussi, attaché à des poignées branlantes.
Du bric et du broc. Qui laisse le vent s’engouffrer. Qui laisse le bruit de la rue et des avions envahir l’appartement.
C’est pour Benoît, 10ans, que c’est le plus difficile. Malentendant, il a plus souffert que les autres. Les otites à répétitions, les gaz toxiques. Peut-être. Elle espère qu’il ne perdra pas le peu d’ouïe qui lui reste.
Il y a deux mois, quand elle est retournée dans l’appartement dévasté, elle a retrouvé, David et Benoit, calfeutrés dans une chambre. La seule où il restait des vitres.
Après les avoir cherchés tout l’après-midi, elle fut soulagée, enfin.